Ecoles de production : l’autre voie de la réussite

A Toulouse et Lille, les promotions des écoles de production ne désemplissent pas. Elles ont même vu leurs effectifs doubler depuis leur création. Le secret d’une telle popularité ? Une pédagogie tournée vers les besoins des jeunes en décrochage scolaire, qui leur ouvre la voie de la réussite là où ils ont la possibilité d’être les meilleurs.

« À l’école de production, on se sent bien, on a envie d’être là et de travailler ». Ces mots sont récurrents dans la bouche des jeunes qui, chaque année, choisissent les écoles de production Icam pour effectuer leur CAP/BEP dans des disciplines très concrètes : chaudronnerie, serrurerie métallerie, usinage… Tous ont pour point commun d’avoir décroché du système scolaire traditionnel, trop peu adapté à leurs réalités et leurs besoins. Avec les écoles de production, l’Icam leur offre la possibilité de se former à un métier opérationnel et de rebondir, pourquoi pas, vers une poursuite d’études et surtout vers une (ré)insertion professionnelle rapide. Un regain de motivation et des perspectives inédites pour ces élèves qui, avant leur découverte de la pédagogie Icam, avaient une vision peu optimiste de leur avenir.

Savoir-faire professionnel

Ces écoles d’un nouveau genre sont plébiscitées par les industriels : les élèves sont mis en conditions réelles d’atelier et acquièrent des savoir-faire précieux, qui les rendent immédiatement performants une fois recrutés en entreprise. L’école se présente sous la forme d’un atelier de sous-traitance, où chaque pièce travaillée a une finalité réelle dans l’industrie. Aux côtés de leurs formateurs, les élèves développent une attitude professionnelle et apprennent la responsabilité. Les erreurs, comme les réussites, font partie du processus d’apprentissage, au cours duquel les jeunes ne sont jamais jugés, mais épaulés.

Dans un contexte global où le décrochage scolaire est de plus en plus fréquent, les écoles de production ont un vrai rôle à jouer. L’Icam envisage, ainsi, d’élargir son offre au niveau de ses sites de l’Ouest de la France.

Témoignage

Fahran Riaz, 19 ans, diplômé de l’école de production de Toulouse.

Fahran n’est en France que depuis 3 ans et c’est dans un français incroyablement fluide qu’il nous fait part de son expérience au sein de l’école de production Icam.

« Je suis né au Pakistan et, à l’âge de 16 ans, j’ai fui mon pays, avec l’aide de ma famille, qui voulait m’offrir un avenir meilleur que celui que j’aurais eu en restant là-bas. J’ai effectué un voyage très difficile, pendant deux mois, en traversant de nombreux pays. Je suis arrivé en France avec le statut de migrant mineur isolé et j’ai été pris en charge par une association. J’ai tout de suite appris le français et très vite, on m’a fait visiter l’école de production. L’Icam m’a proposé un stage en été, pour découvrir les formations et choisir celle qui me conviendrait. J’ai beaucoup aimé la chaudronnerie. J’ai eu mon CAP en juin, avec les meilleures notes de ma classe et aujourd’hui j’aimerais continuer vers un Bac Pro en alternance. Je suis en recherche d’une entreprise pour poursuivre mon parcours. Toute ma famille est restée au Pakistan et je n’ai pas de nouvelles depuis mon départ, mais j’espère un jour pouvoir les retrouver. »

Publié dans Poursuivre l'élan de la mixité sociale